Maïwenn

29 juin 20204 Min

Le Nord du Chili : De Las Barrancas au Paso Hito Cajon

Du 14 au 21 août 2019, 6 jours de vélo et 300 km

L'entrée au Chili se fait par le Paso de Sico, passage frontalier qui relie la province de Salta en Argentine à la province d'El Loa dans la région d'Antofagasta au Chili.

Jour 1 : De Las Barrancas à la route 23CH Paso de Sico

Après avoir dormi dans le dortoir à la frontière du Paso de Sico, les douaniers passent nos affaires au peigne fin pour voir si nous ne transportons pas de produits interdits comme des fruits et des légumes. Nous y passons deux heures ! La très bonne nouvelle, c'est que douze kilomètres plus loin, la route est asphaltée. Enfin !

Pour me motiver, j'écoute de la musique. Denis m'accompagne dans cette dernière ligne "droite". Comme l'ensemble de mes sacoches est réparti sur l'arrière de mon vélo, je n'ai pas d'amorti à l'avant et je sens toutes les vibrations me secouer le corps quand je passe sur une vaguelette de ripio. On pousse encore le vélo dans le sable, et on arrive sous le panneau de l'entrée du Chili, avec en-dessous du bitume. On déjeune là et des bouteilles d'eau ont été déposées par des passants près d'un petit abris en pierre.


10 km plus loin, et une descente agréable, nous posons les tentes au milieu des ruines, au pied d'une immense montagne jaune et verte. Dans la nuit, la température atteint -15°C. La solution, c'est de porter tous ses vêtements et d'enrouler dans la couverture de survie. Au réveil, tout est gelé. Nous sommes à plus de 4000 mères d'altitude.

Jour 2 : De la route 23CH Paso de Sico au Salar Agua Calientes

Nous continuons notre route. La fin de la journée est rude. Le vent se lève, il est froid. Nous nous mettons en file indienne pour se protéger tour à tour du vent et nous atteignons le Salar Agua Calientes où nous décidons de poser les tentes. Il est devenu quasiment impossible de rouler ! L'endroit et magnifique, de quoi faire un beau bivouac près du lac gelé.

Jour 3 : Du Salar Agua Calientes à Socaire

Deux cols.

Aujourd'hui, il y a deux cols à monter. Nous croisons beaucoup de voitures, ce qui nous étonne. Ces derniers jours, nous n'avons croisé personne : seulement une famille et un groupe d'amis chiliens qui s'est arrêté pour nous donner du sprite et faire des photos avec nous. Dans cette zone, on ressent facilement la solitude.

Dans les cols, des bus de touristes nous klaxonnent, nous encouragent et nous prennent en photo. En haut du deuxième col, un bus s'arrête et le chauffeur nous offre du pain, du jus d'ananas, des clémentines et des galettes de riz. Ça tombe très bien, on commençait à manquer de nourriture. Nous mangeons tout de suite le pain et continuons la descente fraîche (on remet la doudoune) mais vraiment exceptionnelle !! On découvre peu à peu les formes du Salar de Atacama, gigantesque et arrivons à Socaire, première ville chilienne après la frontière. Nous plantons les tentes près d'une église pendant que des jeunes visitent le site, et on assiste à un levé de pleine lune derrière les montagnes.

Jour 4 : De Socaire à San Pedro de Atacama

La journée est marquée par une grosse étape, on profite d'une route assez plate pour faire 100km et rejoindre San Pedro de Atacama.

Un peu avant l'entrée de la ville, on s'arrête à la Libreria del Desierto pour regarder les livres et profiter du calme de la campagne. Je conseille, c'est un endroit super !!

A San Pedro de Atacama, on décide de se rendre à la Vallée de la lune. On en profite pour faire un tour dans une boulangerie française qui fait des pains au roquefort, pour acheter des affaires chaudes et se reposer.

Jour 5 : De San Pedro de Atacama à la route CH27

Après trois jours de repos, on attaque dans le dur avec une étape qui comprend 1000m de dénivelé ! Le soleil est au rendez-vous, on garde le cap vers la frontière bolivienne. Le soir, on installe le bivouac près de la route, le coucher de soleil est splendide et on fait un feu dans un trou de sable avec des morceaux de bois qui se trouvent sur le site.

Jour 6 : De la route CH27 au Paso Hito Cajon

Dernière étape sportive avant d'atteindre la Bolivie ! 18km de côté, j'ai la tête à ça et me concentre au maximum. On dépasse les 4500m d'altitude. Des vigognes nous observent sur le bord de la route, les oreilles en arrière. Quelle chance de les voir !

A la frontière, les douaniers nous proposent des fruits sec récupérés avec le paquet de voitures de touristes qui passent chaque jour. Ils nous indiquent le passage d'une deuxième frontière à 10km.

On installe les tentes dans un bâtiment en construction. À 19h, il fait déjà zéro degrés. Qu'est ce qui nous attend cette nuit ? Je crains le froid et la suite.

A 21h, le générateur se met en marche et je suis déjà enroulée dans ma couverture de survie.

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